Mini-Transat 2017 - Yannick 9ème aux Canaries
dans Haut niveau
https://yannickleclech.wordpress.com/2017/10/13/vivement-la-deuxieme-etape/
Après son arrivée à Las Palmas, nous avons pu joindre Yannick par téléphone. Fatigué mais content !!!
Une neuvième place à l’arrivée de cette première étape, après avoir occupé les premières places; es-tu satisfait ?
Je suis content. Le bateau a bien avancé. Je n’ai pas eu de bol dans la molle. J’ai perdu beaucoup de temps. Avec Benoît (qui termine cinquième), on était les plus à l’Ouest. je l’ai vu partir et moi je suis resté collé. C’est frustrant ! Je manque d’entraînement. Il me manque des petits automatismes pour mieux avancer dans la pétole.
Mais au final, je suis content. J’ai bien navigué, le bateau avance bien; surtout dans les airs. Après le départ, j’ai réalisé un super coup en allant chercher la rotation du vent le long des côtes espagnoles. Le vent était assez fort. J’étais sous spi medium et deux ris. Le bateau était super aérien, bien équilibré. Je me suis éclaté. J’étais clairement plus à l’aise dans la brise. Tout comme Dragobert !
As-tu eu des problèmes techniques ?
Je ne captais pas la BLU (la radio qui émet les prévisions météo, les classements; c’est le seul moyen d’avoir des infos à bord). Donc aucune de prévisions météo, ni de classement ! Je n’ai donc pas pu faire de stratégie météo. J’ai réussi à avoir quelques prévisions par VHF avec d’autres concurrents. Mais c’est tout. C’était vraiment pas évident; surtout dans la pétole. C’est pour ça que je suis resté à l’Ouest tout du long. Et pour le cap, c’était Sud ou ouest.
Donc tu n’as pas su que tu étais premier à un moment ?
Ah non !!!! C’est vrai ? Quand ?
Une journée, lundi dernier. Tout le monde était au taquet !!!
Tu m’étonnes. En fait, à terre, vous suivez mieux la course que nous. Vous voyez mieux notre trajectoire. Moi, je n’avais aucune info. Si en passant au large de Madère, j’ai capté la radio locale. J’ai eu droit à du Michael Jackson; j’ai tenté un moonwalk sur le bateau mais je ne suis pas sûr du résultat; j’en ai fait une petite vidéo !
Sinon, j’ai eu quelques petits pépins; j’ai tapé un petit truc avant le Cap Finisterre. Je ne sais pas quoi. Je dormais à l’intérieur et d’un seul coup j’ai été réveillé par un gros Paaahhh !!! Après vérification, rien de cassé. Ma cale de mât a également bougé à un moment. J’ai bourriné pour la remettre bien. J’ai dû revisser une vis d’un safran qui partait. Sinon, je pense que j’aurais eu le même souci que lors du Mini-Fastnet (Yannick et Fabrice Guillerm avaient dû s’arrêter en Angleterre pour remettre un safran).
Et le vendredi 6, je n’avançais pas vite et je ne comprenais pas pourquoi. En fait, j’avais un bout orange de pêcheur coincé dans un des safrans et comme ils étaient de la même couleur je ne l’ai pas vu tout de suite. Je l’ai trimbalé un bon moment. Et j’ai aussi perdu ma manivelle de winch; elle a volé lors d’une manœuvre.
Au final, le bateau est propre; je viens de le laver (rires) ! Plus sérieusement, il était bien préparé en amont; encore merci à Jean-Luc, Anne et toute l’équipe du chantier Yvin de Roscoff qui ont vraiment super bien bossé.
Passer Lisbonne était une petite victoire personnelle
Et toi, comment vas-tu ?
Super bien ! Je me suis vraiment fait plaisir. J’ai vu des tortues, un requin et cette fichue mouche qui a bien m’emm… Mais je l’ai eu au final.
Je ne suis pas trop fatigué. Je ne me suis jamais mis dans le rouge. J’ai plutôt bien géré mon sommeil. Et il me restait quatre jours de bouffe encore à bord. A aucun moment, je me suis dit qu’il fallait que je me rationne.
La seule vraie galère : ce sont mes fesses !!! Elles sont toutes irritées, à ne plus savoir comment s’asseoir. J’ai mis toutes les crèmes que j’avais mais c’était insuffisant. A la fin, je me mettais les fesses à l’air dans le bateau (rires).
Et puis, les deux Deglingos à bord avaient aussi planqué mes deux rouleaux de PQ !!! Impossible de mettre la main dessus pendant plusieurs jours. Mais rassurez-vous, je les ai retrouvés ;-).
En 2013, on se souvient que tu avais démâté au large du Portugal. Tu y as pensé ?
Quand j’ai passé Lisbonne, j’étais content ! C’était une petite victoire personnelle.
Et comment tu vois la seconde étape ?
L’objectif reste le même : finir la Mini-Transat. Et se faire plaisir. J’ai hâte d’y retourner. De naviguer dans les Alizés. J’espère qu’on aura plus d’air que pour la première étape. Et pas cette fichue pétole !!